24 août 2025
Un lecteur d’écran est un logiciel qui interprète le contenu affiché à l’écran pour le rendre accessible sous forme vocale ou en braille via un afficheur. Il permet ainsi aux personnes non-voyantes ou malvoyantes de tirer parti des ordinateurs, smartphones et tablettes au même titre que tout un chacun. Selon la Fédération des Aveugles et Amblyopes de France, plus de 207 000 Français sont concernés par la cécité, et la déficience visuelle touche près de 1,7 million de personnes (source : Insee).
L’enjeu va au-delà de la simple navigation : l’accès à l’emploi, à la formation, à la culture, et à l’administration numérique dépend de la capacité à utiliser efficacement ces solutions. D’où l’importance capitale du choix d’un lecteur d’écran fiable, compatible et adapté à ses besoins.
Le marché se concentre autour de quelques acteurs majeurs, bien que des solutions alternatives existent. Selon le dernier sondage WebAIM (février 2024), le paysage mondial des utilisateurs de lecteurs d’écran se répartit essentiellement entre NVDA, JAWS, VoiceOver et, dans une moindre mesure, Narrator et autres solutions.
| Lecteur d’écran | Système | Gratuit/payant | Usage principal |
|---|---|---|---|
| JAWS | Windows | Payant | Professionnel, entreprise, bureautique avancée |
| NVDA | Windows | Gratuit | Individus, éducation, collectivités |
| VoiceOver | Mac, iPhone, iPad | Gratuit (avec l’appareil) | Apple users, mobilité, usage domestique et professionnel |
| Narrator | Windows | Gratuit | Usage ponctuel, dépannage |
| TalkBack | Android | Gratuit | Smartphones, tablettes |
Devant la technicité des solutions, il est essentiel de s’appuyer sur des critères objectifs, tenant compte du profil utilisateur et de l’environnement informatique. Voici les facteurs à ne pas négliger :
À l’ère du smartphone-roi, l’accessibilité mobile évolue à grande vitesse. Sur iPhone, VoiceOver accompagne tous les appareils par défaut et s’intègre aux applications phares : mails, messagerie, GPS, réseaux sociaux. Android mise sur TalkBack, installé sur la très grande majorité des modèles récents (Google, Samsung, Xiaomi, etc.).
L’un ou l’autre seront principalement choisis en fonction de l’écosystème (Apple ou Google), mais les progrès rapides des deux solutions permettent de répondre aux besoins de l’immense majorité – voire, selon Sean Randall, responsable accessibilité chez RNIB UK, d’emporter les usages professionnels mobiles chez Apple, et la polyvalence d’usage domestique chez Android (source : RNIB Focus).
Enfin, il faut rester attentif à l’irruption actuelle de l’intelligence artificielle dans ce domaine. Des outils intégrés à certains lecteurs d’écran, ou développés en complément (ex. : Be My Eyes, Seeing AI), ajoutent une dimension de « compréhension contextuelle » à l’information : reconnaissance de textes complexes, lecture d’images, description automatique des interfaces. Ce mouvement va bouleverser le paysage, sans toutefois remplacer le besoin d’un lecteur d’écran stable, compatible et personnalisable.
Le choix d’un lecteur d’écran reste d’abord une question d’usage, de contexte et de préférences personnelles, dans un environnement numérique en perpétuelle mutation. Une veille active, l’échange d’expériences utilisatrices et un accompagnement par les pairs restent les clés d’une insertion numérique vraiment sans barrière.